L’Odyssée, c’est avant tout l’histoire d’un voyage à travers le monde ! Découvrez le quatrième chapitre de cette édition 2018 !

Durant l’Odyssée, on voyage à travers le monde afin de visiter les différents panthéons. Ce voyage à travers le monde est guidé par une grande histoire (inventée par Hi-Rez) différente de la mythologie que l’on connait.

CHAPITRE 4

Le fleuve jaune était gorgé d’eaux de pluie.

Izanami tirait sur sa laisse de soie, tel un chien de chasse impatient. Mais Arès tenait fermement les rênes. Des jours durant, ils avaient longé la rive nord du fleuve à la recherche d’un gué, mais les eaux tumultueuses semblaient possédées ; partout elles débordaient du lit avant de se diviser en d’innombrables cascades.

« Pourquoi m’empêches-tu de passer ? » fulmina Arès à l’attention du fleuve.

En réponse, un geyser bouillonnant jaillit en un flot continu. Il formait la moitié inférieure du dieu He Bo. « Tu amènes avec toi ce démon », déclara le dieu du fleuve, ses yeux immaculés fixés sur Izanami. « De tels monstres des abysses ne peuvent traverser le fleuve, ni pénétrer plus avant sur nos terres ! »

Arès serra les dents.

« Tue-le ! » siffla Izanami. « Tu n’as qu’à m’en donner l’ordre, et je le tuerai pour toi. »

Mais Arès scruta l’horizon, vers l’ouest. Il observa les mortels sur les rives du fleuve. À l’aide de longs filets, ils pêchaient du poisson. Leurs moulins se servaient de la puissance des eaux pour moudre le grain. Certains lavaient leurs habits, d’autres se baignaient. Ce fleuve était toute leur vie. Sans lui, ils périraient. Et sans les mortels, He Bo s’éteindrait à son tour.

Encore plus loin à l’ouest s’élevaient d’imposantes montagnes. Elles étaient enveloppées de nuages qui déversaient leur pluie sur la vallée, laquelle alimentait à son tour l’immense fleuve.

Arès souleva la hache de Chaac.

« Grâce à cette hache, je contrôle la pluie », proclama Arès en couvrant le vacarme des eaux. « Laisse-nous passer, ou bien j’arracherai ces nuages du ciel. Ton fleuve s’asséchera et tes adorateurs mortels périront. Tu ne seras alors plus le dieu de rien ni personne ! »

Le visage de He Bo se durcit un instant, puis s’adoucit. « Arès, tu es aussi démoniaque que la créature qui t’accompagne. » He Bo leva la main. Les eaux s’apaisèrent et s’ouvrirent pour former un passage. « Toutefois, je ne mettrai pas la vie des mortels en péril. Je t’autorise à traverser. »

D’un œil mauvais, Izanami dévisageait le dieu du fleuve dépité, tandis qu’elle traversait à la suite d’Arès. « Nous pouvons encore le tuer », lui murmura-t-elle alors qu’ils atteignaient la rive sud.

Arès raffermit son emprise sur la hache. Ils avaient traversé. Anubis avait de l’avance. He Bo ne signifiait rien. Et pourtant…

« Tue-le », lui intima-t-elle.

« Je vais faire bien pire. » Arès souleva la hache de Chaac et frappa. Au loin, les nuages se brisèrent, puis se dissipèrent en fumée. La pluie cessa de tomber.

« Non ! » s’écria He Bo.

« Dorénavant », déclara Arès en tournant les talons, « nul ne se souviendra de He Bo, le dieu du fleuve jaune. »